Disparition de Sala: au-delà du drame humain, une histoire de gros sous qui contraint Cardiff à passer à la caisse
Cardiff a reçu une grosse pression pour régler la première partie du transfert de l’attaquant argentin.
- Publié le 09-02-2019 à 07h20
- Mis à jour le 09-02-2019 à 08h57
Cardiff a reçu une grosse pression pour régler la première partie du transfert de l’attaquant argentin. Disparu dans un tragique accident d’avion le 21 janvier dernier, le joueur de football Emiliano Sala a été déclaré officiellement décédé par les autorités britanniques jeudi. Après l’émotion et la désolation suscitées par la disparition de l’avion transportant le footballeur Emiliano Sala et son pilote, David Ibbotson, au-dessus de la Manche le 21 janvier, dont l’épave a été localisée le 3 février à 67 mètres de profondeur, et un corps retrouvé puis identifié comme étant celui de l’attaquant argentin, le foot business a donc repris ses droits.
En effet, la question du règlement du transfert de l’Argentin cristallise les tensions entre les intermédiaires impliqués. D’un côté, le FC Nantes, qui fait pression sur Cardiff en réclamant le paiement du premier versement d’une partie du transfert sous dix jours, menaçant d’une action en justice si la transaction financière n’était pas effectuée dans les délais impartis.
De l’autre, le club de Premier League, qui a gelé le premier versement dans l’attente d’avancées concrètes dans l’enquête, cherchant à découvrir s’il y a eu une quelconque négligence dans la préparation du vol et à établir, le cas échéant, les responsabilités de chacun, une manière pour lui de couvrir ses arrières financièrement.
Pour Didier Loiseau, assureur dans le football, ce sera en toute logique au club britannique de régler le montant. "Le transfert est très clair. Il y a eu un accord entre les deux clubs, le joueur avait rompu son contrat de travail avec Nantes pour en signer un nouveau avec Cardiff, donc il appartient au club gallois. Le transfert ne peut pas être annulé, le club devra payer."
Cependant, il y a un troisième acteur : le transporteur aérien. Si sa responsabilité est établie dans cet accident, avec un avion qui n’est pas aux normes, cet élément peut-il changer la donne ? "Cardiff joue sur l’émotion pour suspendre temporairement le transfert mais, même si la compagnie aérienne est impliquée, le joueur appartient à Cardiff. La notion économique sera inchangée. Le certificat de transfert étant acté, j’attends désormais le certificat de décès et les identifiants bancaires des deux parties" , lance l’assureur qui gère sept cents footballeurs, dont certains en Belgique.
Selon certaines informations, il semble même que Cardiff n’ait assuré le joueur qu’à hauteur de 50 %. "Si c’est le cas, c’est une faute grave, je n’ai d’ailleurs jamais vu ça. Ce qui est sûr, c’est que l’argent du transfert sera payé quoi qu’il arrive, mais cela pourrait donc impliquer une perte économique pour le club gallois."
À ce stade, la Maison jaune réclame donc un premier versement de six millions et, s’il ne parvenait pas très rapidement, la Fifa pourrait intervenir en interdisant à Cardiff de recruter l’été prochain pour non-respect du règlement des transferts. "Humainement, Sala était un type comme on en croise peu dans le foot : modeste et très simple. Mais la réalité économique est derrière et elle est implacable, malheureusement. Elle doit donc se poursuivre. Après, si Cardiff veut jouer aux petits malins, la Fifa fera exécuter le contrat et, si ça traîne de leur côté, le pays de Galles peut être interdit de certaines compétitions."